Communiqué de presse- Personnes exilées à Grande-Synthe: Les associations dénoncent une évacuation d
Personnes exilées à Grande-Synthe: Les associations dénoncent une évacuation de trop
Communiqué de presse- 18 September 2019
++ English version below ++
(A Grande-Synthe, le 17/09/19) - Ce jour, l’Etat et la municipalité ont organisé une évacuation générale des personnes exilées présentes sur la commune sans réelle solution alternative proposée.
Environ 1000 hommes, femmes, enfants et mineurs isolés vivaient dans des conditions précaires et insalubres dans et aux alentours d’un gymnase ouvert par la précédente municipalité en décembre 2018.
Cette évacuation s’est déroulée dans le calme mais sous la contrainte des forces de l’ordre, largement présentes à ce démantèlement. On estime à 800 le nombre de personnes transférées dans près de 25 bus allant vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) et des centres d’accueil et d’examen des situation (CAES) dispersés dans toute la France et non dans les Hauts de France, contrairement à ce que la préfecture avait initialement indiqué en juillet. Nous déplorons l’insuffisance des informations transmises au préalable auprès des personnes concernées, que ce soit au sujet de l’opération en elle-même ou des lieux vers lesquelles elles étaient redirigées. Une vingtaine de mineur-e-s se sont vu refuser l’entrée dans des bus dédiés à les rediriger vers des structures consacrées aux mineur-e-s.
Début juillet, l’Etat et la municipalité ont conjointement décidé de fermer le seul lieu d’accueil existant et d’évacuer les personnes qui s’y trouvaient. Préalablement informées, les associations avaient insisté auprès des pouvoirs publics pour que des solutions pérennes et adaptées soient trouvées et mises en œuvre pour répondre aux besoins des personnes exilées. Au contraire, les services de l’Etat ont, comme à chaque fois, fait le choix d’une opération d’évacuation et d’orienter les personnes vers des centres d’accueil où l’accompagnement social et juridique est inadapté, si ce n’est lacunaire. Le préfet du Nord a également décidé de ne pas suspendre l’application du règlement Dublin, en dépit des alertes des associations.
Présentées comme des mises à l’abri générales, ces évacuations et la destruction des lieux de vie sont un choix politique déplorable qui aboutit en réalité à aggraver la précarité dans laquelle les personnes se trouvent. Ce cycle infernal de campements-démantèlements favorise l’errance et la réinstallation dans des espaces inappropriés à une vie digne. Il restreint davantage l’accès à la santé et aux droits fondamentaux des personnes et porte atteinte à leur intégrité physique et psychique déjà fragilisées par leur parcours migratoire.
Les associations intervenant auprès des exilé-e-s dans la région déplorent cette politique de rejet et d’exclusion qui n’apporte aucune solution digne et pérenne pour ces personnes vulnérables. Grande- Synthe, comme le littoral du nord, est et restera un territoire de transit pour les personnes cherchant à passer en Grande-Bretagne. Il est nécessaire que l’Etat mette en place des dispositifs d’accueil adaptés, notamment pour les mineur-e-s, sur le littoral permettant aux personnes exilées, notamment mineures, d’accéder à l’ensemble de leurs droits fondamentaux et à une réelle protection.
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Displaced people in Grande-Synthe: associations denounce most recent eviction
Press Release- 18th September 2019
On the 17th September 2019 in Grande Synthe, yet another eviction of displaced people was carried out by the state and municipality without any real alternative solution.
About 1000 men, women, children and unaccompanied minors were living in precarious and unsanitary conditions inside and around a gymnasium opened by the previous municipality in December 2018. This eviction proceeded calmly but under the heavy constraints of law enforcement. Around 800 people are estimated to have been transferred in almost 25 buses going to CAO and CAES all over France and not just in Northern France, contrary to what the prefecture had announced in July. We denounce the insufficient information given to residents beforehand about the eviction or the locations they would be sent to. Additionally, about twenty minors were refused places on busses going to accommodation specifically dedicated to minors.
At the beginning of July, the state and the municipality together decided to close the only existing welcoming place and evict the people living there. Before the evacuation, associations emphasized to the public authorities the need for long term solutions to be found and implemented. However, state services decided as always to conduct an evacuation and send people to accommodation centres where adequate legal and social support is not available. Prefect of the North department also decided not to suspend the application of the Dublin Regulation, despite warnings from associations.
Presented as a general sheltering operations, these evictions and destruction of living spaces are an appalling political choice that only exacerbate the insecurity of these displaced people. This vicious circle of camp-evictions fosters a cycle of wandering and resettlement in uninhabitable living conditions. It narrows access to healthcare and fundamental rights as well as harming the physical and mental integrity already weakened by their journey.
Associations supporting displaced people in the region denounce these policies of rejection and exclusion that bring no proper long-term solution for vulnerable communities. Grande-Synthe, as well as the Northern coastline, is and will remain a transit region for people that look to go to the United Kingdom. The State must implement appropriate provisions on the coastline, including support for minors, guaranteeing displaced people and real protection and access to all their fundamental rights.
Signataires/ Signatories:
Médecins du Monde, Help Refugees, CIMADE Nord Picardie, La Ligue des Droits de l'Homme, Salam Nord/Pas de Calais, L'Auberge des Migrants, MRAP Littoral Dunkerquois, Secours catholique CARITAS France, Refugee Info Bus, Refugee Women Centre, Drop, ACCMV, ADRA France antenne de Dunkerque, Bethleem, Gynécologie sans frontières, HRO, AMiS, SAVE, Refugee Youth Service
photo credit: Mobile Refugee Support